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Hadj 2025
Une dette d’environ Rs 270 millions envers Pfizer refait surface
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Hadj 2025
Une dette d’environ Rs 270 millions envers Pfizer refait surface

● La vaccination des pèlerins sauvée in extremis
Une dette oubliée, une exigence sanitaire internationale et une course contre la montre. C’est le cocktail auquel a été confronté le gouvernement mauricien, à quelques jours du départ des premiers pèlerins vers La Mecque. L’affaire aurait pu prendre une tournure dramatique : faute de vaccins répondant aux exigences saoudiennes, des pèlerins âgés risquaient tout simplement d’être interdits du Hadj.
Le mardi 13 mai, les pèlerins mauriciens, âgés de 65 ans et plus, ont finalement pu recevoir leur dose de vaccin contre le Covid-19, comme exigé par les autorités saoudiennes. Mais cette opération apparemment fluide cache une réalité bien plus complexe. C’est le ministre du Logement et des terres, Shakeel Mohamed, qui a révélé l’ampleur du problème : Maurice ne disposait pas de vaccins Pfizer conformes aux critères imposés pour l’entrée sur le territoire saoudien. Plusieurs pistes ont été explorées, notamment des demandes adressées à l’Afrique du Sud et à l’Arabie saoudite, sans succès. C’est finalement grâce à une coopération avec La Réunion, avec le soutien des gouvernements mauricien et français, que les doses nécessaires ont été obtenues, juste à temps.
Mais au cœur de cette crise, un élément inattendu a surgi : une dette de USD 5,9 millions – environ Rs 270 millions – contractée auprès de Pfizer durant la période pandémique et jamais réglée. Un accord avait été signé sous l’ancien gouvernement pour l’achat de vaccins, dont une partie n’a jamais été livrée. Malgré cela, la dette est restée et constituait un obstacle potentiel à tout nouvel accord.«Nous avons hérité de cette dette mais nous avons négocié avec Pfizer pour régler la situation et débloquer l’accès aux vaccins nécessaires», a expliqué le ministre Mohamed. Il a précisé que les vaccins obtenus pour les pèlerins étaient gratuits, dans le cadre de la résolution du problème.
Ce règlement a permis aux autorités de maintenir le calendrier du Hadj. Ainsi, le mercredi 14 mai, un premier groupe de 308 pèlerins a pris l’avion à destination de l’Arabie saoudite, dans une ambiance de ferveur et de soulagement. À l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam, un dispositif spécial a été déployé par Airport Terminal Operations Ltd, avec huit comptoirs dédiés, deux salles de prière et un traitement accéléré des formalités. Sur place, le ministre Mohamed a salué l’organisation, tout en rappelant que son déplacement à La Mecque sur invitation du Royaume saoudien se ferait à ses frais. Il y rencontrera son homologue du Hadj, ainsi que des prestataires saoudiens.
L’affaire de la dette envers Pfizer soulève une fois de plus la question de la gestion des contrats pendant la pandémie de Covid-19. Comment une commande partiellement livrée a-t-elle pu générer une dette aussi importante ? Le dossier pourrait bien refaire surface lors des prochains débats parlementaires.
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