Publicité

Couldip Lala : «Offshore: il ne faut pas tout focaliser sur l’Inde»

7 novembre 2013, 06:38

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Couldip Lala : «Offshore: il ne faut pas tout focaliser sur l’Inde»

L’offshore est une nébuleuse pour de nombreux Mauriciens. C’est un secteur émergeant qui commence à faire son nid au sein de l’économie mauricienne. Par ricochet forcément, ses opérateurs ont des attentes. Des attentes qu’ils souhaitent voir traduire dans le budget 2014. Pour nous en parler Couldip Lala, directeur de l’International Financial Services (IFS).

 

 

Il faut d’emblée rappeler que durant ces dernières années, on a enregistré une stagnation de l’offshore mauricien. Entre 2005 à 2008, il y avait eu une hausse des activités. Ensuite, on a subi le crash de 2008 même si on a été épargné quelque peu. Il ne faut pas oublier, par exemple, que la Chine et l’Inde faisaient très bien. «Nous avions beaucoup dirigé nos efforts vers des pays asiatiques. A présent que l’Inde et la Chine ressentent ce que les pays de l’ouest avaient connu en 2008, on connaît des difficultés que ce soit dans l’offshore, le tourisme, le textile…», rappelle Couldip Lala.

Mais, le secteur offshore n’attend pas de sérum pour s’inscrire dans une nouvelle dynamique. «Du côté fiscal, on n’attend pas de grands changements dans le budget… Ce qu’il faut, c’est un changement dans la profondeur», insiste notre interlocuteur. Toutefois, les impératifs restent les mêmes. Il s’agit de se garantir des retours sur investissement.

Lorsqu’on investit, précisons-le, il y a trois façons de percevoir des revenus. A travers des dividendes, des intérêts et à travers des Capital Gains lorsqu’on vend des actions. Pour les dividendes et les intérêts, Maurice ne représente pas des gains additionnels par rapport à d’autres centres offshores. Par contre, pour les Capital Gains, Maurice a eu un avantage sur les autres. «D’où l’utilisation de Maurice parce que lorsqu’on investit en Inde, on vend des actions en Inde qu’on ramène à Maurice et il n’y a pas d’imposition sur la taxe sur la plus-value qu’on a réalisé», explique Couldip Lala.

C’est ce qui explique que des investisseurs sont habitués à utiliser Maurice comme une plate-forme menant vers l’Inde ou dans des pays africains en optimisant sur les traités de non-double imposition… «Le traité avec l’Inde ne va pas demeurer dans sa forme actuelle. Je vois le changement venir. Les lois domestiques en Inde vont évoluer afin que la Grande Péninsule puisse avoir sa part du gâteau. C’est ce qui est en train d’arriver avec les General anti-avoidance (GAR). Les lois et règlements sous le GAR font que le traité deviendra plus ou moins caduc. L’Inde sera toujours là mais il ne faut pas tout focaliser sur ce pays», prévient le directeur de l’IFS.

Les scandales

Ces derniers temps, dans les journaux et sur d’autres supports, on fait état d’affaires douteuses qui ternissent l’image de l’offshore mauricien. Maurice n’est pas épargné par les scandales. On entend des allégations de fraude. «Mais la plupart des fraudes enregistrées, ce n’est pas dans l’offshore. Certes, il y a eu des litiges entre partenaires du secteur mais cela passe par la filière des cours de justice ou autre instance de règlement», rassure Cooldip Lala.

 

Formation

 

«Nous avons toujours recruté des diplômés formés à Maurice, que ce soit en économie, en finances ou en comptabilité. Cette stratégie a marché durant les 20 dernières années. Il faut un changement en profondeur. Il ne faut pas nécessairement entreprendre des études en économie ou en comptabilité pour s’engager dans ce secteur. Nous, nous essayons de nous spécialiser dès le départ», assure Couldip Lala. Or c’est connu, nous sommes très livresques dans notre approche à Maurice. Il y a de bons professionnels dans le secteur qui ont des diplômes en langue par exemple… Un saut conceptuel est nécessaire. Des gens qui ont une connaissance en profondeur du secteur mais aussi une connaissance latérale.

 

Publicité